Violences conjugales

Savoir différencier conflit conjugal et violence conjugale : 5 critères pour se repérer 

Article par Jeanne CAPODANO, juriste spécialisée, médiatrice et formatrice, janvier 2017 

 
Si vous êtes soignant, travailleur social, professionnel de la petite enfance et si vous rencontrez des personnes qui vivent une expérience conjugale difficile, cet article vous aidera à mieux comprendre la différence entre conflit conjugal et violence conjugale. 


Résumé des critères de distinction  : 

 1. Le rapport de forces
 2. L'intensité des rapports humains
 3. Le processus et son évolution dans le temps 
 4. La nature du lien relationnel 
 5.  La prise en compte par la loi 

1. Le rapport de forces

La violence conjugale est une relation asymétrique : il y a une volonté de dominer l’autre et de détruire sa personnalité. Le résultat est grave : il s’agit d’une atteinte à l’intégrité de la personne. La victime est objet (et non sujet) dans la relation.

Le conflit est une relation symétrique : chacun est au même niveau, dans un rapport de forces plus ou moins égal.

 
2. L'intensité  des rapports humains  



La violence conjugale comme son nom l'indique, relève de la violence, c'est à dire si situe à un niveau extrême d'intensité dans les rapports humains, sur le versant négatif. Il s'agit d'actes agression importante, qu'elle soit physique ou psychologique. L'agression dans ce type de cas est toujours au-dessus du niveau tolérable dans les rappports humains. Elle bouleverse, déséquilibre, plonge les personnes impliquées dans un chaos psychologique et crée une très grande souffrance.  

> Le conflit conjugal, même s'il peut parfois être intensif , se joue à un degré d'agressivité inférieur à la violence. Il est "tolérable " dans le sens où il ne dépasse pas certaines limites sur l'échelle de l'agressivité. Il peut cependant êtte facteur de beaucou de tensions et présente toujours le risque d'évoluer vers plus d'agressivité (phénomène d'"escalade" du conflit"), ce qu'il faut éviter en essayant de le résoudre à temps.

 

 3. Le processus et son évolution dans le temps 

 -  La violence conjugale fonctionne par cycles : tension qui monte, déclenchement de la violence , puis période d'accalmie dite « lune de miel » (regrets, excuses, promesses de ne plus recommencer,…). Après la période d'accalmie, le cycle se répète  avec à nouveau tension, crise de violence, etc. Par aileurs, la violence conjugale  fonctionne en "spirale",  c'st-à-dire qu'elle a tendance à s'aggraver au fil du temps et peut aller jusqu’à l’homicide.   

- Le conflit est plus ponctuel. Il ne s'aggrave pas forcément dans le temps et il est possible d’en sortir par une bonne communication.

 

 4. La nature du lien relationnel 

 > Dans la violence conjugale, il y a emprise psychologique de l’agresseur sur la victime (1). Il s’agit d’un phénomène graduel qui a pour conséquence de « neutraliser » la victime dans le sens ou celle-ci perd progressivement de son pouvoir sur elle-même. Le pouvoir intrinsèque à la victime est en quelque sorte « transféré » chez l’agresseur : c’est lui qui détient l’autorité suprême dans le couple, la « toute-puissance ».

Par le phénomène d’emprise, la victime perd graduellement son autonomie, sa confiance en elle, sa capacité à penser librement. Elle devient totalement soumise à son agresseur.

Ce phénomène  est identique à celui de l’emprise sectaire. L'emprise se crée  graduellement et la victime ne s’en rend pas forcément compte. Avec le temps, elle perd peu à peu sa capacité à discerner ce qui est bon pour elle, car elle évolue vers un état de confusion mentale qui altère sa capacité de discernement.  Elle peut s’accoutumer graduellement à la souffrance causée par cette "intrusion" dans son être à un point tel qu’elle supportera parfois l’insupportable. Parfois, elle sera dans l'incapacité de protéger ses proches (ses enfants, par exemple). 

Chacun ayant ses limites et sa capacité d’adaptation, le rapport de violence peut durer un certain temps avant que la victime ne réagisse.  Très souvent, la victime est dans une forme de déni : elle ne peut accepter la réalité de ce qu’elle vit car ce serait trop douloureux pour elle. 

De plius, la victime se sent le plus souvent coupable de la situation, alors qu’en réalité elle en est victime. Il s'agit en réalité d'un phénomène de "renversement" de la culpabilité, qui incombe en réalité à l’agresseur. 

Très souvent, la victime se dissocie de son ressenti émotionnel ou physique pour survivre (2). 

Les rapports entre les personnes dans la situation de violences conjugales sont donc très complexes  et il est difficile pour la victime d'en sortir. Il n'y a pas de véritable communication ou de négociation possible, car les rapports sont inégaux. 

> Dans le conflit, chacun conserve son individualité, son libre-arbitre, son pouvoir sur lui-même. Si le conflit dépasse une certaine limite ou s'il est trop fréquent, il peut y avoir distanciation ou séparation du couple. Mais même  en cas de séparation, chacun garde sa part de pouvoir, qui reste relativement équilibré. Il peut y avoir des tensions, mais l'écoute et l'empathie réciproques sont possibles.  

 

5.  La prise en compte par la loi 

> La violence conjugale, qu’elle soit physique (coups et blessures), psychologique (humiliations,  insultes, menaces,…), sexuelle (rapports sexuels forcés), financière (interdiction d’avoir une carte bleue ou d’avoir accès à l’argent du ménage…), ou administratives (rétention de papiers administratifs comme une carte de séjour), est interdite et punie par la loi. (3)

La violence sort donc du champs « privé » pour rentrer dans le champs « public » : elle est contraire à ce qui en droit se nomme l'« ordre public », caractérisé par  la sécurité, la salubrité et la tranquillité publiques. C'est pourquoi une ateinte à ces principes est sanctionnée  par la loi.  
En plus des sanctions pénales (amende, emprisonnement,…), des sanctions civiles peuvent être prononcées par un tribunal (dommages et intérêts).  

> Le conflit, s’il reste modéré,  ne crée pas de conséquence grave et n’est pas puni par la loi. 

 

En conclusion, violence conjugale et conflit conjugal sont très différents et ne se traitent pas de la même manière : dans le cas de la violence conjugale, la victime aura le plus souvent besoin d'une aide extérieure pour en sortir et briser l'emprise. 

 

(1) Pour plus d'information sur l'emprise:  M-F. HIRIGOYEN, Femmes sous emprise, les ressorts de la violence dans le couple, Ed Oh, 2005

(2) www.memoiretraumatique.org : site du Dr SALOMON, avec des informations sur les conséquences psychotraumatiques des violences (dont la dissociation traumatique ).

(3)  http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F12544.xhtml : informations sur les droits des victimes, site du service public


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Les méthodes d'accompagnement de groupes

Les méthodes proposées partent du postulat selon lequel chaque individu et chaque groupe possède le potentiel nécessaire à la résolution d'une situation. 

Le but est donc d'encourager l'expression des idées de manière à la fois créative et structurée, permettant d'aboutir à des solutions pragmatiques et réalisables. 

Le point commun de ces méthodes est que l'intervenant se positionne comme facilitateur (et non comme apporteur de solutions toutes faites). 


Voici les principales méthodes proposées, qui sont choisies ensemble en fonction du projet spécifique, de la taille du groupe, du but recherché et des professionnels concernés. 


> Le CODEV, ou Co-Développement Professionnel, est un outil d'intelligence collective, dont la puissance réside dans son processus. "Le groupe de co-développement professionnel est une approche de développement pour des personnes qui croient pouvoir apprendre les unes des autres afin d'améliorer leur pratique." (Adrien PAYETTE). Utile pour la supervision de pratique (groupes de 5 à 8 personnes)


> La médiation de groupe :  pour résoudre les conflits à l'aide d'un processus structuré en 5 étapes, qui permet à chacun de s'exprimer, d'expliquer sa perception de la situation, ses ressentis, ses besoins et ses idées de solutions. Le médiateur accompagne la résolution du conflit mais ne donne pas de solutions. Ce sont les solutions des paries elles-mêmes qui sont recherchées et encouragées. 


> L'"enquête appréciative" : pour accompagner le changement à partir de ce qui va bien (plutôt qu'à partir de ce qui va mal) : faire ressortir les expériences positives, rappeler ce  qui motive chacun, (re)penser le sens de son travail.
   

> L' "Open Space" : une méthode d'"intelligence collective" pour faire émerger les savoirs du groupe, encourager la communication transversale, permettre au groupe d'être force de proposition constuctive. Cette technique est adaptée aux grands groupes au dessus de 20 participants et présente l'avantage de pouvoir résoudre un grand nomlbre de questions en un temps limité. 



Types de réseaux déjà accompagnés  : 


- Etablissements d'Accueil de Jeunes Enfants gérés par un même gestionnaire 

- Réseau de professionnels travaillant en faveur des personnes agées sur un territoire 

- Partenaires des CLSPD (Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance)  

- Partenaires de la Commission Départementale de Lutte contre les Violences faites aux femmes

- Réseau de Relais Assistants Maternels  d'un même territoire (Département, Région..) 

- Associations professionnelles (éducateurs de jeunes enfants, assistants maternels, psychologues,...)




Exemples de projets accompagnés :

- Elaboration d'un guide pratique à l'attention de directrices de crèches pour gérer les situations difficiles vis-à-vis des parents 

- Elaboration du "Guide des Relais Assistantes Maternelles) de la Vienne" (86).

- Elaboration du "Guide Petite Enfance du Gard" (30)

- Elaboration de la Charte éthique du partage d'informations de la Commission Départementale de Lutte contre les Violences faites aux femmes des Alpes Maritimes (06)

- Elaboration d'une Charte éthique du partage d'informations pour le Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance de la ville de Fos Sur Mer (13)

Les méthodes d'accompagnement de groupes

interventions en Les méthodes proposées partent du postulat selon lequel chaque individu et chaque groupe possède le potentiel nécessaire à la résolution d'une situation. 

Le but est donc d'encourager l'expression des idées de manière à la fois créative et structurée, permettant d'aboutir à des solutions pragmatiques et réalisables. 

Le point commun de ces méthodes est que l'intervenant se positionne comme facilitateur (et non comme apporteur de solutions toutes faites). 


Voici les principales méthodes proposées. Lors des interventions en "intra", nous sélectionnons ensemble la méthode la plus adaptée en fonction de vos besoins, e la taille du groupe et des professionnels concernés. 


> Le CODEV, ou "Co-Développement Professionnel" est "une approche de développement pour des personnes qui croient pouvoir apprendre les unes des autres afin d'améliorer leur pratique." (Adrien PAYETTE). Utile pour la supervision de pratique (groupes de 5 à 8 personnes)


> L'"enquête appréciative" : pour accompagner le changement à partir de ce qui va bien (plutôt qu'à partir de ce qui va mal) : faire ressortir les expériences positives, rappeler ce  qui motive chacun, (re)penser le sens de son travail.
   

> L' "Open Space" : une méthode d'"intelligence collective" pour faire émerger les savoirs du groupe, encourager la communication transversale, permettre au groupe d'être force de proposition constuctive. Cette technique est adaptée aux grands groupes au dessus de 20 participants et présente l'avantage de pouvoir résoudre un grand nomlbre de questions en un temps limité. 



Types de réseaux déjà accompagnés  : 


- Etablissements d'Accueil de Jeunes Enfants gérés par un même gestionnaire 

- Réseau de professionnels travaillant en faveur des personnes agées sur un territoire 

- Partenaires des CLSPD (Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance)  

- Partenaires de la Commission Départementale de Lutte contre les Violences faites aux femmes

- Réseau de Relais Assistants Maternels  d'un même territoire (Département, Région..) 

- Associations professionnelles (éducateurs de jeunes enfants, assistants maternels, psychologues,...)




Exemples de projets accompagnés :

- Elaboration d'un guide pratique à l'attention de directrices de crèches pour gérer les situations difficiles vis-à-vis des parents 

- Elaboration du "Guide des Relais Assistantes Maternelles) de la Vienne" (86).

- Elaboration du "Guide Petite Enfance du Gard" (30)

- Elaboration de la Charte éthique du partage d'informations de la Commission Départementale de Lutte contre les Violences faites aux femmes des Alpes Maritimes (06)

- Elaboration d'une Charte éthique du partage d'informations pour le Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance de la ville de Fos Sur Mer (13)